Lundi matin, 9h, gare d’Atocha, départ pour Tolède. Nous avions décidé de réserver une journée pour visiter cette petite ville située à environ une demi-heure de train de Madrid.
Réputée mignonne et authentique, elle fait partie de celles qui, au Moyen-Âge, ont vu évoluer ensemble les communautés juives, musulmanes et chrétiennes, et est donc extrêment riche en termes d’architecture. Elle dégage la même chose que Séville (il faut que je vous en fasse un post d’ailleurs, elle vaut, elle aussi, tellement le détour !). Tolède est très petite, une fois arrivés à destination nous prenons un bus qui nous emmène dans le centre-ville historique, en hauteur – avec la chaleur, mieux vaut prendre les transports en commun, ou alors un taxi, plutôt que de grimper pendant 30 minutes sous le soleil cuisant.
Les ruelles étaient décorées de lampions et de fanions, de guirlandes et d’un un grand bout de tissu qui masquait en partie la lumière, gardant les rues à l’ombre et au frais. Le timing était parfait car, sans même le vouloir, nous y sommes allés durant le Corpus Christi, célébré le vendredi précédent, à l’origine de tous ces ornements.
On se serait cru à une autre époque, une autre année. Le temps s’était arrêté, on a déambulé dans les rues à l’ombre, il faisait frais. On a croisé des sœurs, l’ambiance était encore plus pittoresque.
Souvent on me dit que partir 4 jours ce n’est pas assez pour se dépayser, pour faire une pause. C’est vrai que ça peut être chargé si on veut voir beaucoup de choses, mais étant spécialiste de ce format de vacances, je peux vous assurer qu’il suffit d’aller aux bons endroits pour se sentir très loin de chez soi en peu de temps !
Très peu de touristes étaient présents, très peu de locaux aussi. Le contexte était parfait, un vrai lundi espagnol, vide, calme, au repos. Au détour d’une rue, on croise un établissement avec tous les macarons du Guide du Routard depuis 2005. On pousse la porte et on entre dans un restaurant typique, avec des papis et mamis lisant le journal, jouant aux cartes, en buvant un café et certains avec des churros. On décide de déjeuner, on commande nos tapas et sangria (oui c’était un marathon, je vous l’avais dit !) en espagnol – personne ne parle anglais, ni français. C’était délicieux, et repus, on part affronter la chaleur qui est bien tombée.
On tombe sur la Iglesia de San Ildefonso, on paye un ticket, et on monte en haut du clocher pour admirer la vue sur les toits couleur sable. Le soleil tape tellement fort que la lumière en est presque aveuglante !
On visite ensuite la synagogue Santa María la Blanca, aujourd’hui utilisée comme un musée. C’est la plus ancienne synagogue construite en Europe toujours debout. C’est sombre, vide et froid. L’ambiance est très différente de l’église qu’on vient de quitter et de celle de la ville. Mais les colonnes, les arches, la hauteur de plafond, ont un rendu géométrique qui me plaît beaucoup, qui me parle. Je ne sais pas si j’avais le droit de prendre des photos (on avait payé des tickets d’entrée donc je suppose que oui, sachant qu’aucun panneau ne précisait l’interdiction de clichés), nous étions seuls à l’intérieur de ce bâtiment silencieux, j’ai appuyé 3 fois sur le déclencheur et nous sommes partis.
Après les multiples pauses crème solaire, on arrive enfin sur la cathédrale. Tickets et audioguides en main, on apprécie la fraîcheur de l’endroit et on découvre cette merveille. Mes photos ne lui rendent pas justice malheureusement, mais elle est incroyable. Ne la manquez surtout pas !
On a été très content de se prévoir une journée entière pour profiter de Tolède, et je la recommande vivement. Elle est particulière, hors du temps, ce qui rend sa visite vraiment singulière.
De retour à Madrid, il nous reste un jour avant de partir. On décide de quitter les places touristiques pour explorer le vrai Madrid, celui où les gens vivent, et on se dirige vers Lavapiés. On marche, on se perd comme d’habitude dans les ruelles, on visite les petites places et dès qu’on trouve une terrasse qui nous plaît, on s’arrête pour prendre un café.
La vie est vraiment différente, ici, on sent qu’on prend le temps – de profiter, de vivre, de boire un verre. Le rythme n’a rien à voir avec Londres ou Paris.
Je sens que cette capitale va me manquer. Et que j’aimerai y retourner, pour l’explorer encore un peu plus.
Retrouvez la première partie de notre weekend ici, et à venir un article récapitulatif de toutes mes bonnes adresses à Madrid !
onmetlesvoiles
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